samedi 28 mars 2015

Installation d'un régulateur d'allure



Ca faisait un moment que l’idée me trottait dans la tête.
Le régulateur ne dispense pas d'une veille attentive...

Un régulateur d’allure c’est un concept génial : il fonctionne sans électricité, sans bruit, en toute tranquillité même avec un bon vent.

Il a quand même quelques inconvénients : onéreux (petite série oblige) encombrant, rajoute une pale dans l’eau qui peut ralentir un peu le bateau.

Principe : une pale (aérien) articulée est placé face au vent (réglable). Lors qu’elle s’écarte du lit du vent, elle bascule d’un coté ou de l’autre.

Son basculement entraine un mécanisme qui fait tourner un petit safran qui se trouve dans l’eau dans un sens ou dans l’autre.

Ce safran est monté sur un axe qui le fait basculer vers tribord ou bâbord selon le cas.

Ce basculement sous l’effet de la pression de l’eau est puissant, ce mouvement est utiliser pour actionner la barre franche par l’intermédiaire de drosses et faire revenir le bateau sur son cap (c'est-à-dire dans le lit du vent de l’aérien)

Un exemple de principe de régulateur
 

 

Quelques croquis et requêtes Hisse et Oh plus tard, je tombe sur une annonce lecoincoin : a vendre un Pacific light de windpilot.
 

Windpilot est reconnu pour sa qualité, par contre le pacific light est plutôt pour des bateau de 2t à 2,5T.
 
Dans l’annonce le vendeur l’a installé sur un voilier acier de 9m et 5,5T sans problème.

Le biloup est plus léger et à une barre très douce, ca doit le faire !

Après quelques échanges cordiaux avec le vendeur, l’affaire est faite ; j’envoi le chèque, le vendeur envoi le régulateur amoureusement emballé.

La bête est superbe, un petit nettoyage – décrassage et il est prêt a être présenté a Tanteal.

J’avais déjà fait un premier relevé de cote un jour sans vent, ce qui me permet d’estimer un peu le type de montage : il sera fixé sur l’échelle de bain (qui est en fait une pièce stratifiée particulièrement robuste) mais ne devra pas la condamner. Le régulateur se démonte de son embase en enlevant une seule vis BTR très accessible, c’est donc un objectif atteignable.

Je monte donc le support sur un bout de bastaing de 60mm en première approche et amène le tout à Treb.


Avec l'arbre de safran d'origine, le régulateur est trop bas
Je supputais que le bras de gouvernail serait un peu court, ça se confirme : l’ensemble est trop bas avec le bras en place : le bridage sur l’échelle empêche de la basculer (rédhibitoire) la commande des bouts est trop basse, l’aérien perturbé par le tableau arrière vient taper dessus car trop près.

Je repositionne le bastaing à une position idéale et estime la longueur idéale du bras de safran: 150mm de plus.
Là, c'est déjà mieux pour pouvoir encore utiliser l'échelle...
 

J’envoi un mail à Peter foertmann (le patron de Windpilot) le samedi et j’ai la surprise d’avoir la réponse quasi immédiatement : en plus d’une proposition d’arbre plus long, il me conseille également sur le positionnement et sur les petits défauts qu’il a constaté sur mes photos du pré-positionnement.

Je rectifie, recommence le positionnement et effectivement ; ses remarques sont pertinentes : l’arbre doit plutôt faire 180 mm, la cale n’est pas assez épaisse (de 60mm, elle passe à 120mm)



En position idéale, le support manque d'épaisseur
Le support est mieux placé, l'échelle reste opérationnelle

Je passe la commande de l’arbre rallongée (standard à 200mm), fin de l’acte 1.

 

De retour à la maison et en attendant la prochaine virée en Bretagne, je fabrique le support à partir de planche de chêne de 20mm. L’échelle de bain est galbé, ça ne facilite pas la chose.
J’ai pris toutes les cotes nécessaires et a priori rien oublié : ouf !
J’ai commandé également à Treb les poulies, taquet coinceur, mousquetons et drisse à faible allongement.
Je reçois rapidement le nouveau bras que je monte très facilement en remplacement de l’ancien.
Me revoilou début Mars à Trébeurden pour le montage final.

Je présente l’ensemble pour tracer, contrôle les alignements et la verticalité (facile sur un bateau !) je re-contrôle, le regarde de loin sous tous les angles, finalement, je perce et monte le tout : c’est nickel (ouf !)
Montage définitif
Le support est en chêne lazurée
Vue de l'arrière
 

Je réalise le circuit de drisse au plus simple et trouve des astuces de réglage de tension qui me plaise bien.



Juste 2 poulies pour le circuit de drosse
Le réglage de tension: un taquet fixé sur un piquage d'arrosage d'eau...


Je réalise également le « fusible » recommandé par Peter (bout de 3 mm)

C'est là que ça casse quand ça se vautre...
 

Le premier essai est concluant : vent a 15 N, test au ¾ arrière et au près, le bateau se comporte très bien.

J’en profite pour faire une petite vidéo « technique » pour Peter.

Le coinceur est fixé provisoirement sur la barre franche car je ne suis pas sûr de sa position, elle me semble bonne de prime abord.


 

L’échelle ne bronche pas, il ne semble pas y avoir de fortes contraintes dessus.

Les crochets de fixation de l’échelle ont l’air solide mais je me suis aperçu qu’il n’y avait pas d’écrou au bout des vis au fond du tableau arrière, a corrigé dès que je me serais greffé des bras de 3m pour y accéder…

Les vis des crochets, vue de l'intérieur, n'ont pas d'écrou ni rondelle

 
Je garde la possibilité de réaliser un bridage rapidement démontable du support de régulateur directement sur le tableau arrière si je vois une faiblesse quelconque…
On peut rajouter une équerre sur le tableau arrière pour brider le tout

2 commentaires:

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  2. bravo ,excellent choix un régulateur , je suis en train de cogiter pour en fabriquer un cet hiver , c'est vrai que les prix sont exorbitants , bonne continuation et bon vent
    laurent
    laurent.bonnor@icloud.com

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